Peter Fischli & David Weiss, Michel Houellebecq
Quelques îlots d’humanité
Et l’avion circule dans la nuit
(Je n’avais rien à reprocher
A l’ameublement de l’hôtel )
 
Les sapins sont pour les serpents
Et les autoroutes pour l’homme.
Les monde est plat, interminable ;
Vient un envol de cormorans.
La grâce immobile,
Sensiblement écrasante,
Qui découle du passage des civilisations
N’a pas la mort pour corollaire.




J’étais seul à la plage ; un peu après Cassis.
Dans mon maillot Madras extrêmement à la mode,
Je voyais des Allemandes qui enlevaient leur robe;
Je buvais un pastis.
Supermarché des corps où l’esprit est à vendre,
Et des psychologies se tordent et se dénouent
Sous le soleil. Bronzé, rien ne sert de prétendre
Que vous ayez une âme.
Il n’y a pas de chemin au-delà des peaux moites
Qui suent le pur désir d’un destin prévisible ;
Il n’y à pas d’espérance quand lentement s’emboîtent
Les structures du plaisir mené de leur fusible
Qui est la peur. De l’autre. Et de son innocence.
Le soupçon au-delà de son absence,
De quelque chose enfin qui ressemble à un sens
Au-delà de nos peaux. Fantôme de transcendance.


Un aligator a dévoré trois touristes autrichiennes
Quelque part en Floride
Je jour de l’indépendance ;
Le gouverneur a donné des consignes de prudence ;
Dans les motels, on écarte prudemment les persiennes
Le tourisme a horreur du vide


Sources :
. Peter Fischli & David Weiss, 800 views from Airports, Köln, Walther König, 2012
. Michel Houellebecq, La configuration du dernier rivage, Paris, Flammarion, 2013
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